30 août, 2013

 


Les boucles de la Seine.

La balade en moto, au hasard, c'est bien, mais ce qui est sympa aussi c'est de se fixer un thème et décliner autour.

Par exemple, on a un thème depuis plusieurs années, c'est de suivre les fleuves. Que ce soit pour une journée ou pour toutes les vacances, on a suivi ainsi les quatre grands fleuves français, mais aussi une bonne partie du Danube, un peu le Rhin et la Douro (au Portugal).

Pourquoi les fleuves ? La réponse est sans appel : Parce que.

Parce que c'est le long des fleuves que le patrimoine est le plus riche, l'eau ayant été de tout temps un axe de communication pour les hommes et les marchandises. Je ne sais pas ce qu'on lèguera comme patrimoine aux générations futures le long des autoroutes, mais à mon avis ça sera moins agréable à l'oeil.

Parce qu'il se dégage souvent une certaine ambiance au bord de l'eau, que ça fait ressurgir les souvenirs des cours de géo, où on découvrait avec émerveillement les beautés de la France, que Saint-Brieuc était au bord de la Garonne et que la Seine fut la voie de communication privilégiée pour le transport du charbon des mines de Vendée vers la Méditerranée.

(J'étais au fond de la classe et le prof ne parlait pas fort, en tous cas il ne couvrait pas nos bavardages, faut m'excuser si je commets encore quelques erreurs).

Donc, aujourd'hui, c'est la Seine.

Plus précisément en aval de Paris, donc les Ile-De-Français peuvent faire la balade dans la journée et être à l'heure pour ne pas louper les embouteillages de fin de week-end.

Pour se faire guider par les géostationnaires, c'est là :

Boucles de Seine (Format GDB)

Boucles de Seine (Format GPX)


On commence à Magny en Vexin, petite commune au nord-ouest de Paris et pas du tout au bord de la Seine. Pourquoi ? Parce que c'est près de chez moi et qu'il faut bien commencer quelque part, mais surtout pour chauffer les pneus avec une route extrêmement sympathique, qui rejoint les bords de Seine à Vernon. Les Parisiens intra-muros pourront toujours prendre l'autoroute pour rallier Vernon, mais louperont quelque chose. Pour les autres, attention pour rejoindre Magny, la route est radarisée et 3 points en moins ça gâcherait la journée.

A ce sujet, pour une fois je ne jetterai pas l'anathème sur les hyper-sports, qu'ils viennent les aficionados du slider, les fondus du GSCBRRZX1-R(R), ceux qui ont vendu leur âme au Diablo Rosso Corsa, ils vont rigoler.

Pas tout le temps, mais ils vont rigoler.

On met donc la poignée dans le coin en sortant de Magny, on laisse à gauche la route qui mène à La Roche-Guyon, objet d'une autre balade (voir l'article sur les Châteaux du Vexin ) et on passe devant les jardins de Claude Monet à Giverny. La maison du peintre présente une belle collection d'estampes japonaises, c'est à mon sens l'un des seuls attraits de la visite : Pour les jardins, personnellement j'ai du mal à imaginer la vision de l'artiste peignant "Les Nymphéas" en voyant une horde de touristes déambulant au milieu des rosiers, mais bon... On passe donc notre chemin et on arrive à la vallée de la Seine et ses falaises de craie.

On longe (plus ou moins près, ce n'est pas toujours facile) ensuite le fleuve vers Les Andelys. Si vous voulez faire le détour, le Chateau-Gaillard qui domine la ville est impressionnant, sinon vous en aurez une belle vue après être passé sur la rive gauche à Gaillon. A noter que la balade peut aussi bien longer la Seine à toucher l'eau ou en haut d'une falaise de 60 mètres, cela donne des routes viroleuses et rigolotes.

La route prend parfois des allures de chemin muletier, si vous roulez en BMW GS avec l'option valises larges, priez pour qu'un de vos collègues n'ait pas eu l'idée de suivre l'itinéraire en sens inverse, vous aurez du mal à vous croiser...

C'est là que vous verrez des petits hameaux tranquilles au bord de l'eau, des chaumières où on se dit qu'il doit faire bon vivre, on ne se croirait pas à 1 heure de Paris. A ce sujet, évitez de suivre cet itinéraire à 10 motos en pot piste, les gens du coin on droit à un peu de calme...

Petite halte à Portejoie, c'est l'heure du pique-nique !


Après la sieste, on continue. Arrivés à Orival, on va éviter de passer par Rouen, d'autant que le route qui va suivre et nous emmener au château de Robert le Diable (on parle beaucoup du Malin, ces derniers temps, hum, hum...) vaut le détour. Une fois les reposes-pieds bien râpés, on souffle un peu en haut de la côte et on redescend vers La Bouille. A partir de là, on remarque que la Seine a pris de l'embonpoint : Le trafic des bateaux n'est plus le même, c'est du lourd, du transatlantique.

De même, la route est plus large, les terrains de maisons sont plus vastes, mais le point de vue est toujours aussi plaisant, voire majestueux.


Malheureusement on ne peut pas suivre comme ça très longtemps, dommage pour le point de vue mais tant mieux pour l'agrément de la route qui remonte en virolant sur le plateau.

On parlait des cours de géo tout à l'heure, maintenant je vous convoque pour passer le bac. 

Ben oui, avec la largeur du fleuve, les rives qui sont sont à 60 mètres de haut d'un côté et au ras de l'eau de l'autre, difficile de poser un pont, alors c'est parti pour une micro-croisière de 2 minutes pour changer de bord. Pas d'inquiétude, c'est gratuit et les traversées sont fréquentes, du moins le week-end et en saison "touristique".

Il y a parfois un peu d'attente, juste assez pour constater avec dépit que la sale manie qui consiste à mettre en route son moteur le matin et ne pas l'éteindre jusqu'au soir gagne de plus en plus, même chez les deux-roues... Si ça vous intéresse, c'est vrai que, pour un arrêt de courte durée, ça consomme plus d'éteindre et de rallumer un moteur que de le laisser tourner.

Seulement, ce n'est vrai que pour un arrêt inférieur à 20 secondes pour un moteur à essence et 40 secondes pour un diesel. Pour un arrêt de plus longue durée, c'est du bruit, de la fumée et du carburant brûlé pour rien. Alors quand je vois des voitures tourner 10 minutes pendant que leur conducteur est parti chercher des clopes et discute avec le buraliste, ça me donne envie d'emmener la bagnole 1 kilomètre plus loin.

Bon, on ne s'énerve pas, mais le pique-nique ayant un peu duré, il est temps de retourner à la maison. A la descente du bateau on tourne donc à droite en direction de Rouen, et normalement après Saint-Martin de Bocherville vous devriez vous faire tourner autour par tous les furieux Rouennais motorisés.

Ou pas, si vous êtes vous-même muni de l'outil adéquat et chaussé de slicks.

Après ça, on redescend sur Rouen ; Un petit moment de détente au pub de la place du général de Gaulle, en face de l'abbatiale et il faut songer au retour.

Plusieurs possibilités : Si vous visez le centre de Paris et êtes pressé, l'autoroute vous tend les bras, à vous les joies de l'interfile pendant 20 kilomètres pour peu que la balade ait eu lieu le dimanche. Si vous êtes plutôt au nord et pressé, la route directe vers Cergy-Pontoise vous fera connaître les plaisirs de la ligne droite et plate (à part un ou deux endroits rigolos mais courts), avec en prime les incessants changements de limitation de vitesse et les pièges à points de permis qui vont avec.

Si il vous reste un peu d'énergie et pas trop de douleurs fessières, on va continuer un petit peu à longer la Seine puis la vallée de l'Andelle. A remarquer, sur la gauche entre Caleville et Radepont, ce qui ressemble aux vestiges d'une cathédrale anglaise mais qui est tout ce qui reste d'une étonnante filature créée au 19è siècle par un industriel illuminé.


On continue ensuite à travers la campagne en passant par Les Andelys, une belle montée nous emmène ensuite sur le bout du plateau du Vexin où l'on rejoint la route de Magny. Si vous voulez encore une petite dose d'adrénaline, continuez directement par la route du début de l'itinéraire, sinon échappez-vous sur la gauche pour continuer à explorer les (toutes) petites routes.

Une fois à Magny, y'à plus qu'a rentrer à la maison, avec (j'espère!) des images plein la tête...

Vous voyez, le coup des rivières et des fleuves, ça permet de se trouver des itinéraires en partant de l'idée de suivre le cours, puis on s'aperçoit que ça n'est pas toujours possible (sinon en vélo sur les chemins de halage), mais tant pis, on s'éloigne, on traîne dans des coins sympas, on surplombe et puis on retrouve l'eau au détour d'une petite route.

Qu'il s'agisse de de suivre le Doulon de Saint-Germain l'Herm à Vals le Chastel ou La Loire du Puy à Nantes, l'important c'est la balade et la découverte...


Mise à jour : Un parcours alternatif vous attend à l'adresse ci-dessous
http://baladadeuxroues.blogspot.fr/2016/05/Bouclesdeseine2.html

Bonne promenade !


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