22 mars, 2014

Espagne, côté Atlantique

Episode 5 : Galice

La côte Atlantique qui remonte au nord de Porto donne un aperçu de ce que l'industrialisation du loisir peut faire de pire dans un paysage, histoire de rajouter un peu d'amertume dans notre sentiment envers ce séjour au Portugal.

Pourtant, lors d'un arrêt dans un petit village qui devait se composer il y a quelques années d'une dizaine de baraque de pêcheurs et qui se résume maintenant à un alignement de blocs de béton le long d'une voie rapide, on trouve un restau agréable, des gens aimables, toute une famille qui fait là sa réunion dominicale et nous accueille avec des grands sourires en voyant notre plaque d'immatriculation française ; La moitié des convives vient de Normandie et est rentrée passer ses vacances au pays.

Pas dupes sur notre enthousiasme mitigé, ils sont néanmoins contents que quelques touristes viennent dans leur région sans que des attaches familiales ou historiques ne les y invitent. On comprend alors que le maintien du lien affectif et la volonté d'assurer à leurs aïeux un logement décent priment sur l'esthétique des villes.

Plus au nord, on retrouve le paysage des rias avec l'embouchure du Rio Lima, surplombé par l'imposant rocher et la basilique de Viana Di Castelo, puis on longe les 20 kilomètres de l'estuaire du Rio Mihno, frontière naturelle entre le Portugal et l'Espagne, que l'on franchit entre Valença et Tui par un curieux pont mixte : Les voitures en-dessous, les trains au-dessus.



Une route vallonnée redescend ensuite sur un large ria, où se niche le port de Vigo, hier point de départ de l'immigration d'une part importante de l'Espagne vers les Etats-Unis, aujourd'hui ville animée et riche, où on replonge vite dans l'ambiance espagnole...

On repart le lendemain, avec pour se réveiller un menu épicé composé de paysages spectaculaires, de routes qui dévalent les montagnes pour suivre les rias, le tout servi bien chaud. Notre route s'infléchit et la boussole cesse de pointer vers le nord pour indiquer l'ouest, direction le bout du monde.

Enfin, pas vraiment le bout du monde, en réalité le cap Finisterre n'est pas le bout du continent Européen (c'est le Cabo da Roca au nord-ouest de Lisbonne), mais c'était le bout ultime du voyage pour les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle. On fait un genre de pèlerinage nous aussi, alors nous voilà à une étape symbolique.

Par contre, on n'imitera pas les pèlerins et on ne laisse pas nos chaussures attachées à l'antenne qui domine le rocher, elles peuvent encore servir.

Curieusement, alors qu'à la boutique du Cap, au milieu des huit cent cinquante deux mille variations "Artistiques" autour du thème (et à base de) coquilles Saint-Jacques, une bouteille de 50 cl d'eau minérale (Française !) coûte un demi-mois de salaire, il est possible de se loger pour un prix très modique à deux pas du Cap, au bord de la plage de la Sardine. Une bonne nuit (pour une fois tranquille, les lieux ne sont pas très propices à la Movida...) et on repart, avec le même menu qu'hier mais on ne s'en lasse pas.

Au bout d'une journée à en prendre plein les yeux de mer et de montagne, de petits villages et de côte découpée aux recoins infinis, on tombe un peu par hasard sur un petit port.

Ca y est, on a trouvé, on ne va pas plus loin, c'est là qu'on va rester. Ca s'appelle O Vincendo, le village comporte 400 habitants au maximum, un hôtel à 30 Euros la nuit et des sites de rêve (voir photo en haut de l'article.

On ne sait pas si on repartira un jour.


Mieux que la NSA et le FBI réunis, espionnez nos péripéties Galiciennes  :

Porto - Cap Finisterre - Ovincedo.gdb
Porto - Cap Finisterre - Ovincedo.gpx


Bonnes adresses :
- Hôtel Nicola, à Sardineiro de Abajo (la Sardine !), sur la route du Cap. A noter, chez eux une seule assiette de spaghetti "Frutti di Mare" nourrirait une famille de 4 personnes durant une semaine.
- Pension Remo, rue Rosalio de Castro à O Vicendo. L'unique hôtel du coin marche avec l'unique restau du coin, un peu plus bas dans le village : L'accueil est chaleureux et le restau est sans prétention mais délicieux.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire