23 avril, 2014



Espagne, côté Atlantique

Episode 6 : Galice et Asturies (et fin du voyage)

Nous voici donc à O Vincendo, où on se dit qu'on y passerait bien le reste des vacances, et même plus. C'est un petit coin de paradis, avec une ambiance de port de pêche canadien, un arrière-goût de plage caribéenne, une pointe de climat breton (estival), le tout épicé aux piments espagnols.



La moto reste posée dans un coin de la cour de l'hôtel, on change de menu : Glandouille sur la plage et balades à la découverte des alentours, c'est rocailleux et ça grimpe mais le spectacle est au rendez-vous.

Ca pourrait faire penser aux Cinque Terre en Italie, mais c'est moins touristique, un peu moins spectaculaire mais avec beaucoup de charme.

C'est aussi moins onéreux ; Comme évoqué dans le précédent article sur la Galice, un chambre tout confort à l'unique hôtel de la ville (et peut-être à 20 Km à la ronde...) ne coûte que 30 euros, je me répète mais l'Espagne est vraiment un pays bon marché, et l'accueil est toujours très agréable.

Malheureusement l'échéance du retour à la dure réalité se rapproche, il faut songer à repartir. On continue donc à suivre la côte de la mer Cantabrique, mais cette fois-ci la boussole indique l'est. Toujours cette alternance de montagne et de criques, et on arrive au petit port de Luarca.

Puis, un peu perdu par l'absence de cartes précises de la région (pas faciles à trouver sur place, essayez plutôt de trouver en France les cartes d'un célèbre fabriquant de pneumatiques) et éprouvant soudain une envie de ne pas suivre les injonctions du GPS, je me suis retrouvé à suivre une route improbable mais pittorresque. Je voyais bien que le direction était globalement vers le sud-ouest alors qu'il nous fallait aller vers le levant, mais l'aspect de plus en plus alpestre des paysages n'était pas pour nous déplaire.


Mine de rien, on s'engageait dans les Asturies, cette belle chaîne de montagnes qui pointe à l'horizon depuis le début de notre périple, et dont on avait eu un petit aperçu en montant sur Leon. Sauf que là, pas d'autoroute au revêtement billardesque, on s'est retrouvés sur un chemin à peine empierré au milieu de nulle part, avec de loin en loin quelques fermes isolées, et des gens hors d'âge qui nous faisaient de grands signes de la main depuis leur champs où ils ramassaient un maigre foin, bien étonnés de voir des voyageurs en moto passer par chez eux.

Un genre de voyage dans le temps, ponctué par une halte dans un minuscule village avec un restaurant fréquenté uniquement par les ouvriers agricoles de la région. Ici, personne pour parler ne fut-ce que des rudiments de la langue de Molière, alors comment se faire comprendre pour expliquer ce qu'on voulait manger ? Facile, il y avait à chaque fois deux entrées ou deux plats à choisir dans le menu : Il suffit alors de pointer chaque index des deux mains et de dire "Un et un" (avé l'assent ça fait "Oune et Oune"). Problème, il y avait un choix de trois desserts... Tant pis, la patronne pas embarrassée nous a apporté les trois en nous faisant comprendre qu'on paierait le même prix (même pas 10 euros par personne).

C'est une petite anecdote de rien du tout, mais c'est une fois de plus une confirmation que les gens sont accueillants en Espagne !

On a ensuite continué par des routes vertigineuses, par endroits à peine plus larges que la moto, bien que parfois dévalées par des camionnettes en folie, obligeant à se garer sur le bord de la route, là où on pose un pied seulement, du côté du bitume, parce que pour poser l'autre pied sur le sol il faudrait une jambe de 200 mètres de long. Malgré la chaleur, on a eu quand même quelques frissons... Ici pas de risque de s'empaler sur un rail de sécurité, ceux-ci sont d'origine végétale, bio à 100% et ne dépassent pas 10 cm de haut, à cause de la sécheresse.



Au bout d'un après-midi, on a retrouvé un peu de 21ème siècle dans la jolie vallée de L'Alande, qui nous a ramenés dans la direction orientale de notre trajet de retour. Escale nocturne à Pola, puis on continue à redescendre vers l'océan.

Là, le bout de la route c'est le magnifique village de Llastres accroché à la falaise qui domine le port, et ses fameuses sardines grillées.


C'est sur cette note gastronomique qu'on décide de filer au plus vite vers la France, notre escapade montagnarde nous a fait perdre près d'une journée et il nous reste à explorer un peu le Pays Basque, donc un (gros) coup d'autoroute et on arrive à Bergara. On se trouve un vieil hôtel plein de charme et on découvre une ville très vivante, et notre dernière soirée espagnole est ponctuée d'un concert de rock sur les bords de la rivière et d'un orage cataclysmique qui pousse la moitié de la population à se réfugier dans le bar. Ce sera la seule pluie de notre voyage, mais elle a contribué à nous faire passer une soirée mémorable.


Le lendemain matin, réveil en fanfare, au sens propre car c'est dimanche et l'harmonie municipale sillonne les rues de la ville en faisant résonner les musiques traditionnelles. Petit pincement au cœur, c'est comme une façon de nous dire au revoir...



C'est ensuite le retour vers la France en sillonnant le Pays Basque, dans les montagnes cette fois-ci, et le temps un peu maussade ne gâche pas un paysage magnifique et verdoyant. On arrive à Saint-Jean Pied de Port (et non pas pied de porc comme je l'ai déjà vu, rien à voir avec la charcuterie, il s'agit de la ville au pied du port, autre nom pour désigner un col). On retrouve le plaisir de se faire rouler dessus par les automobilistes inattentifs et individualistes, la sensation grisante de risquer son permis de conduire pour un Km/h de trop (quatre radars entre St Jean et Biarritz, soit environ un tous les 10 Km), l'essence à 1,60 euros le litre, le retour chez soi, quoi...

Après un tel voyage, c'est dur... Que dire de plus que je n'aie déjà dit ? On gardera un souvenir impérissable de ce séjour, le nord de l'Espagne est vraiment un pays fabuleux à vivre et à parcourir en moto, ce n'est pas la porte à côté mais ça vaut vraiment le coup.

Quelques adresses :
- Le restaurant sur le port de Llastres, j'ai oublié son nom mais il n'y en a qu'un, réputé pour ses sardines grillées et son serveur déconnant qui parle (mal) 25 langues en les mélangeant toutes, surtout quand il s'agit de draguer les filles...

- Hotel Ormazabal à Bergara http://hotelormazabal.com/fr/index.php caché dans le dédale des rues et identique à ce qu'il devait être au début du 20è siècle (avec la salle de bains en plus)

Une fois n'est pas coutume, je vous propose deux itinéraires :
- La suite de la route le long de la côte Atlantique, y compris notre détour dans les montagnes :
O Vincendo - Llastres (format GDB)
O Vincendo - Llastres (format GPX)

- La route dans le Pays Basque, qui peut faire un itinéraire en partant la côte Française :
Llastres - St Jean PdP (format GDB)
Llastres - St Jean PdP (format GPX)




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