22 décembre, 2013

Espagne, côté Atlantique

Episode 3 :
Leon et Province de Zamora

On arrive donc à Leon, non sans quelques "Duels" avec les semi-remorques dévalant à toute berzingue la route du col du Pajares.

Après les sueurs froides, les sueurs chaudes, il fait 38 °C et la recherche d'un hôtel au milieu de la circulation, avec l'air chaud gentiment brassé par le ventilateur de la TDM qui remonte le long des jambes, ça tourne un peu au calvaire. Ici, pas de petite brise côtière, en plus on est sur un plateau à 800 mètres d'altitude, donc plus près du soleil.

A la limite du point de fusion de mon cerveau, j'entrevois une enseigne "Hôtel" sur un bâtiment un peu moins haut que la tour Eiffel, avec sur la façade un nombre d'étoiles dont n'osait même pas rêver un général soviétique. Tant pis pour le prix, on sature, alors on pose la moto et j'entre, et les deux cents mètres (environ) à parcourir entre la porte et le comptoir d'accueil me permettent de profiter durant quelques minutes d'une climatisation bienfaitrice qui me ferait presque abandonner mes convictions quant aux économies d'énergie.

En frissonnant un peu, non pas à cause du froid mais en imaginant le trou abyssal dans notre budget provoqué par notre besoin de passer une nuit reposante dans une chambre fraîche à deux pas du centre historique de la ville, je demande le prix de la chambre à une charmante hôtesse.

Celle-ci m'ayant répondu dans un français impeccable, pas d'erreur sur le montant : A 50 Euros, vu le nombre d'étoiles, si je calcule bien ça fait l'étoile à 12,50 Euros, ce qui place l'endroit en première position devant les établissements de la chaîne d'hôtels automatiques dont le nom évoque une compétition automobile (et la vitesse de course des cafards sur les murs...), ceux habituellement coincés entre le fond de la zone industrielle et l'autoroute.

Le frémissement me reprend quand on me précise que les déjeuners ne sont pas compris, mais coûtent 7 Euros par personne pour un buffet qui s'avérera gargantuesque. Bon, le café était un peu tiède, mais ça ira quand même.

Une promenade dans la vieille ville à la fraîche nous fait découvrir des merveilles d'architecture et une ambiance très agréable.


Tout en savourant un repas en terrasse pour un prix modique, nous faisons un bilan de ces derniers jours, et on confirme nos impressions sur ce pays :
- L'ambiance est sympa, le tout est d'attendre la fraîcheur du soir pour que les gens sortent et que les rues s'animent. Une fois la nuit tombée, il y a foule dehors, de 3 à 103 ans, et les restaurants et les bars se remplissent. Conséquence, les nuits sont parfois courtes...
- Les gens sont accueillants, et la plupart du temps, dès qu'on parle français, on tombe sur quelqu'un qui essaye ses rudiments de la langue de Molière. Il faut dire que les chemins que nous avons parcourus jusqu'alors ne sont pas ceux les plus fréquentés par les touristes (du moins ceux qui viennent du nord des Pyrénnées), alors les autochtones ont une certaine bienveillance envers ceux qui ont choisi leur région.
- Les prix sont attractifs, l'épisode de l'hôtel 4 étoiles qui coûterait le triple dans n'importe quelle ville moyenne en France n'est qu'un exemple parmi d'autres. L'essence aussi est bon marché, et on mange comme quatre dans les restaurants pour 10 euros chacun.
- La conduite sur route ne s'apparente pas à une corrida, les Espagnols respectent plus les autres usagers que les limitations de vitesse, mais c'est toujours à bon escient. On est loin du parisien moyen qui klaxonne au carrefour quand le feu vert sur l'autre voie COMMENCE à s'éteindre, et qui se met debout sur les freins au moindre virage sur une petite route de campagne.
- La moto est intégrée à la vie de tous les jours et considérée comme les autres moyens de transport et pas comme un jouet de voyou ou un outil pour cadre surbooké impatient d'arriver à l'heure à son rendez-vous. Attention quand même aux remontées de files, ce n'est pas encore totalement rentré dans les moeurs, le tout est de faire ça gentiment et pas façon "T-Max sur le périphérique à 6 heures du soir". De même, ne pas se garer n'importe où, mais tout ça ce sont des préceptes de base valables partout où on ne veut pas s'attirer des ennuis.

Cependant, j'ai cru comprendre que, du côté de la Méditerranée ou des villes touristiques du centre, cette jolie musique n'est pas la même, mais je laisse à ceux qui y sont allés le droit de nous contredire sur ces points.

Le lendemain, on repart (un peu tard !) vers le sud-ouest, pour rejoindre le Portugal par la Province de Zamora.

Le début du trajet n'est pas passionnant, on est sur un plateau écrasé de soleil, ça ressemble à la Beauce en période de canicule... Heureusement, les longues lignes droites permettent au Twin de se dégourdir les bielles, d'autant que la route est un vrai billard.

Insensiblement, le paysage et la végétation changent, les virages se resserrent ; Passé Castrocontigro, on attaque la montagne et là, la Beauce est devenue Causse. On est dans un désert de cailloux et d'arbres rabougris, seuls quelques villages abandonnés jalonnent la route (j'ai oublié, faites le plein en quittant Leon, si vous avez une autonomie un peu faible vous risquez des mauvaises surprises). J'ai un faible pour ce genre d'endroits (je vous raconterai le Causse Méjean un autre jour), alors je ralentis et on profite, d'autant que la température est redevenue raisonnable.

Une longue halte au joli village de Puebla de Sanabria, puis on aborde le Portugal par une route à virolos rigolos qui redescend ensuite sur Bragancia.

Ca y est, on est au pays de Magellan, de Vasco de Gama et de Christiano Ronaldo (cherchez l'intrus), et ça fera l'objet d'un prochain récit.


En attendant, les rubriques habituelles :

Magellan en aurait rêvé, Aristide Garmin et Thomas Gépéhesse (surnommé Tom-Tom par ses copains de lycées) l'ont fait, et vous pouvez les télécharger, ce sont les fichiers de l'itinéraire :

Leon - Bragancia.gdb (format GDB)
Leon - Bragancia.gpx (format GPX)

Une bonne adresse :
- Hôtel Eurostar, Calle de Velázquez, 18 ( http://www.eurostarsleon.com/FR/hotel.html )





06 novembre, 2013



Souvenirs, souvenirs

Aujourd'hui je viens de faire le compte (c'était facile), ça fait pile-poil quarante ans que la législation française m'a autorisé à me déplacer avec un deux-roues motorisé.

Le Droit estimait que mes quatorze ans tous neufs me conféraient ce privilège, mais pas mes parents, qui jugeaient que mes performances scolaires n'étaient pas à la hauteur de ma passion motocycliste, ne l'entendaient pas de cette oreille.

Pourtant, je l'avais, le feu sacré : Tout avait commencé avec les images Panini, mais moi ce n'était pas le football c'était les motos. Je n'avais pas l'album mais je m'en moquais, je récupérais la moindre photo, le plus petit article, pour coller tout ça dans un cahier (que j'ai toujours !).

Je me rappelle d'une photo qui m'avait marqué, le jeune patron importateur des motos Yamaha qui s'envolait au guidon d'une DT2 sur un arrière-plan de forêt. Je ne me doutais pas que plusieurs années plus tard j'aurai l'honneur de travailler avec ce grand monsieur de la moto qu'était JCO...

Mon livre de chevet était "Toute La Moto" de Pierre Barret et Guido Bettiol, deux piliers de Moto-Journal, j'ai dû le lire des centaines de fois, j'ai tout appris dans ce bouquin, depuis le principe du carburateur à dépression jusqu'au plan du circuit du TT de l'Ile de Man.

Je me souviens que "Le Parisien Libéré" avait organisé un concours consistant à reconnaître des motos d'après la photo d'un détail, j'étais alors capable d'identifier une Kawa Mach3 d'après la forme de son clignotant ou une Honda 750 Four à son voyant de plein phare. La question subsidiaire étant du genre "Trouvez, à 2 unités près, le nombre de fois où apparaît la lettre E dans l'édition du 8 juillet 1954", j'étais loin de gagner le gros lot...

Les stars de ce début des seventies avaient un vrai nom, elles s'appelaient Norton Commando, Kawasaki Big Horn, Aermacchi Ala d'Oro, mais aussi celles qui nous paraissaient plus accessibles, Kreidler Florett, Peugeot Rallye, Gitane Testi.

Ca change des noms de code modernes.



Avouez que "Champion Super Gran Sport", ça a plus de gueule que "CBR-RR", non ?

Après quelques mois de passion par procuration - le mot "Virtuel" n'était pas à la mode à l'époque - j'ai pu enfin poser mon postérieur sur une machine qui n'était certes pas la fougueuse Laverda SFC dont l'incandescence orange illuminait mes rêveries, mais plus modestement un Amigo Honda, porte d'entrée, certes modeste mais réelle, chez le plus grand constructeur de l'époque et premier pas dans le monde du monocylindre 4 temps (mais pas le dernier).

Que devient un rêve quand il se réalise ? Hé bien, presque quarante ans plus tard, je n'ai pas encore eu l'impression d'aller au bout, j'ai toujours envie de rouler sur une moto, moi qui surnommais "Trompe-La-Mort" ce voisin qui avait alors l'âge de mon père et qui filait comme le vent sur une 350 Four carénée.

Je n'imaginais même pas qu'à 40 ans on puisse encore tenir sur une si puissante machine (oui, je sais, ça n'était qu'une 350 Four, n'exagérons rien, mais à 14 ans on manque de réalisme et d'objectivité). J'avais d'ailleurs du mal à imaginer qu'il existe des gens qui puissent être aussi vieux. Et encore moins que je puisse un jour avoir cet âge-là.

J'étais jeune et con à cette époque, je suis toujours con et j'ai beaucoup plus d'années au compteur, beaucoup plus que 40 ans : Le temps ne fait rien à l'affaire, comme disait Brassens, et puis on est toujours le con de quelqu'un.

Que sont devenus ceux qui rêvaient avec moi ? Michel avec sa bleue équipée de la grande selle confort pour emmener les filles, Rémi et sa BB Peugeot récupérée de son grand-père, Alain et son Peugeot Rallye délabré, Pascal qui m'avait appris à passer les vitesses sur son Gitane Testi...

Certains sont perdus de vue, Pascal s'est perdu à jamais avec une 350 RD, Alain n'a toujours pas retrouvé la notion des limites à ne pas dépasser.

Bon, la nostalgie faut pas en abuser, alors je vais aller souffler 54 bougies, l'une d'entre elles est peut-être une BP7ES pour la XT...

27 octobre, 2013



Espagne, côté Atlantique

Episode 2 :
Cantabrie et Asturies

On continue à longer la côte Atlantique de l'Espagne, mais d'abord une mise au point : En racontant notre périple au-delà des Pyrénées, on m'a parfois rapporté des situations de "racket" de la part des autorités envers tout ce qui n'était pas muni d'une immatriculation ibérique, et qui faisaient moins penser à la mission d'un représentant de l'ordre et de la sécurité routière et plutôt à la façon d'agir du juge Roy Bean :


 (Un immense merci à Messieurs Goscinny et Morris pour un des meilleurs albums de Lucky Luke à mon goût)

Bien que je ne nie pas que de telles choses puissent être arrivées à certains, je peux dire qu'en plus de 3000 Km en Espagne et au Portugal, que ce soit sur autoroute ou sur route à peine revêtue, en stationnant en ville ou en m'amusant un peu sur les routes de montage, je n'ai jamais été confronté à ce genre de situation.
(Qu'on ne verrait jamais dans notre beau pays à nous, non ?)

Je dois dire aussi que mes seuls contacts avec l'autorité ont été à l'occasion de la recherche de mon chemin, et là ça s'est plutôt bien passé. De plus, j'ai pu constater que les Espagnols ont un respect très relatif des limitations de vitesse, et en suivant le même rythme qu'eux je n'ai pas eu le moindre souci.

On m'avait juste indiqué qu'il fallait posséder un gilet jaune par personne à bord d'un véhicule, et au cas où cette prescription vaut aussi pour les motos j'avais emporté deux vestes de pluie bardées de jaune, qui auraient pu passer pour la version française du gilet de sécurité. Ceci dit, ça n'est pas inutile d'être vu si les aléas de la mécanique vous stoppent au bord d'une route, depuis lors j'ai rangé un vrai gilet jaune sous ma selle (mais je ne conduis pas avec, je suis convaincu que ce n'est pas la solution à l'accidentologie des deux-roues !)

Bref, je garde mon excellente impression de mon périple motocycliste et ibérique.

Et l'office de tourisme espagnol ne m'a pas rétribué pour cette publicité.

Donc, protégés de la prévarication policière par notre bonne étoile, on passe en Cantabrie.

Insensiblement, depuis Bilbao, le paysage s'adoucit, les montagnes s'éloignent du littoral, remplacées par des collines verdoyantes.

Je précise "Verdoyantes" : Le nord de l'Espagne est aussi appelé "l'Espagne Verte", n'oublions pas qu'on est directement exposé à un vaste océan, face aux vents du Nord qui ne sont pas réputés pour être les plus chauds, et que les nuages véhiculés par ceux-ci sont facilement bloqués par les montagnes.

Tout ceci ne favorise pas la sècheresse, et j'ai cru comprendre que notre bonne étoile ne nous pas seulement protégé des ripous mais aussi de la pluie...

Par contre, on a constaté un phénomène assez curieux, constaté jusque sur les côtes portugaises : En plein milieu de journée, il n'est pas rare de voir arriver depuis la mer un nuage épais qui occulte le soleil quelques instants.
Niembro, 13 H 16
 La température chute de quelques dizaines de degrés, on sort les moufles et les polaires et on attend, ça finit par s'en aller.

J'exagère, mais à peine.

Niembro, 13 h 20
Toujours la faute au petit vent qui souffle imperceptiblement, et qui rafraîchit l'atmosphère. Au-delà de ce phénomène brumeux, cela signifie surtout que le lézardage risque vite de se transformer en cauchemar, la sensation de brûlure solaire étant masquée par le souffle d'Eole.

Mais reprenons notre chemin : On continue plus ou moins à longer la côte, avec le joli port de Castro Urdiales, puis la route s'éloigne un peu de la mer avant d'arriver à Laredo. Après le passage au milieu de la lagune sur une digue, la petite ville de Santona présente quelques curiosités : D'abord ce qui est peut-être la plus large "promenade" de bord de mer, qui borde ce qui est certainement la plage la plus étroite de toute la côte (moins d'un mètre). Le ratio entre les deux (du moins à marée haute) est assez amusant... On comprend que la plupart des baigneurs rejoignent les chaises-longues en béton armé disposées le long de l'allée principale.


L'autre centre d'intérêt est que Santona est la ville de l'anchois, n'y passez pas sans goûter les filets en boîte, d'une délicatesse extrême.

On rejoint ensuite la baie de Santander, mais la ville est à éviter pour des raisons de circulation intense et/ou d'asociabilité croissante de ma part, à vous de voir. Notre chemin passe ensuite par Comillas et San Vicente de la Barquera, les paysages deviennent de plus en plus doux, et au loin les Pics de L'Europe sont coiffés de blanc.


On passe dans les Asturies, courte visite dans la jolie ville de Llanes et son petit port en plein milieu de la ville, puis, le temps passant un peu trop vite, on choisit de prendre l'autoroute pour s'avancer un peu : Si on fait le compte depuis qu'on a passé la frontière, on doit rouler à une vitesse moyenne de 40 km/h, à ce train-là il va nous falloir 3 mois de vacances pour explorer le nord de la péninsule ibérique. Moi, je ne suis pas contre, il nous plaît bien ce pays, mais l'impitoyable oppression du capitalisme libéral sur les masses prolétariennes exploitées, vous savez ce que c'est...

On oblique donc vers le sud, mais pour monter vers la Castille on abandonne l'autoroute et ses tunnels pour prendre la route du col, impressionnante avec ses points de vue et ses passages à 17%.

Par contre, la descente vers le haut plateau de la Castille nous a fait un peu trop penser au film "Duel" avec les camions lancés à pleins gaz et acrobatiques à doubler. On est quand même arrivés à Leon, mais je vous raconterai ça une prochaine fois.


Pour vous laisser guider par les voix célestes :
Cantabrie.gpx
Cantabrie.gdb

Quelques adresses :
 * Hôtel Solatorre à la sortie de Comillas, sur la route de St Vincente, calme et à 2 pas de la ville
 * Toujours à Comillas, évitez les restaurants de la Plaza del Coro del Campios (LA place touristique de la ville), il y en a plein d'autres plus sympas dans les rues adjacentes, mais par contre allez au glacier de cette place, elles sont monstrueuses ! !





Octobre 2013 : C'est l'Automne...

Les jours raccourcissent, on vient de passer à l'heure d'hiver, mais une accalmie dans la tempête nocturne laisse apparaître un beau coin de ciel bleu, alors en route pour une petite promenade (pour ceux que ça intéresse, voir l'article sur les châteaux du Vexin ).

Mon terrain de jeu habituel étant pourvu d'un nombre beaucoup plus important de chênes centenaires que de relais GSM, et les fermes étant plus nombreuses que les zones commerciales, quelques précautions de circulation s'imposent.

En effet, pour paraphraser Prévert, un motard se ramasse des pelles sur les feuilles mortes (à cause des arbres précités), surtout avec le coup de vent de la nuit précédente, mais il suffit d'intégrer le fait qu'être dans une forêt implique ce genre de désagrément et on arrive à survivre.

Beaucoup plus désagréables, les exploitants agricoles ont tendance à manifester une volonté d'expansion des terres cultivables, concrétisée par des tentatives de transformation de la route bitumée normale en un limon fertile, en y apposant une couche de boue grasse.

Bien entendu, ce phénomène peu propice à l'adhérence est localisé de préférence en sortie de virage ou après le sommet d'une côte (et avant un virage). A certains moments, les effets bénéfiques conjugués de ma bonne étoile, de pneus en bon état, d'un poil d'anticipation, d'une vitesse raisonnable et d'une méfiance maladive, voire paranoïaque, m'ont évité de poser mon digne postérieur au milieu d'un océan de gadoue infâme qui garnissait la route comme le Nutella sur la tartine du goûter de l'écolier gourmand affamé.

(Vous noterez que, malgré ma répugnance envers le matériau et mon agacement envers ces pratiques agricoles, j'ai utilisé une métaphore plutôt appétissante, bien qu'une autre idée me soit venue en tête à ce moment-là, mais il faut savoir garder de la tenue et de l'élégance même dans les circonstances les plus délicates)

Heureusement, certains fermiers dignes de ce nom et plus citoyens que la moyenne avertissent du danger avec des panneaux plus ou moins adéquats, dont le moins poétique n'est pas celui-ci :


Etant fragile du nez, je ne suis pas allé constater si le chantier d'ensilage en question était vilipendé par les riverains auteurs du panneau (la pestilence des végétaux en décomposition expliquant le "Bouh ! ", mal orthographié), ou s'il s'agissait bien d'un panneau d'avertissement de l'agriculteur concernant la "boue" générée par les engins du chantier, mal orthographiée également.

Ca aura eu le mérite de nous faire sourire...

En résumé, vivement l'hiver, les routes auront été lavées par les pluies de novembre et il n'y aura que le verglas à redouter...

30 août, 2013

 


Les boucles de la Seine.

La balade en moto, au hasard, c'est bien, mais ce qui est sympa aussi c'est de se fixer un thème et décliner autour.

Par exemple, on a un thème depuis plusieurs années, c'est de suivre les fleuves. Que ce soit pour une journée ou pour toutes les vacances, on a suivi ainsi les quatre grands fleuves français, mais aussi une bonne partie du Danube, un peu le Rhin et la Douro (au Portugal).

Pourquoi les fleuves ? La réponse est sans appel : Parce que.

Parce que c'est le long des fleuves que le patrimoine est le plus riche, l'eau ayant été de tout temps un axe de communication pour les hommes et les marchandises. Je ne sais pas ce qu'on lèguera comme patrimoine aux générations futures le long des autoroutes, mais à mon avis ça sera moins agréable à l'oeil.

Parce qu'il se dégage souvent une certaine ambiance au bord de l'eau, que ça fait ressurgir les souvenirs des cours de géo, où on découvrait avec émerveillement les beautés de la France, que Saint-Brieuc était au bord de la Garonne et que la Seine fut la voie de communication privilégiée pour le transport du charbon des mines de Vendée vers la Méditerranée.

(J'étais au fond de la classe et le prof ne parlait pas fort, en tous cas il ne couvrait pas nos bavardages, faut m'excuser si je commets encore quelques erreurs).

Donc, aujourd'hui, c'est la Seine.

Plus précisément en aval de Paris, donc les Ile-De-Français peuvent faire la balade dans la journée et être à l'heure pour ne pas louper les embouteillages de fin de week-end.

Pour se faire guider par les géostationnaires, c'est là :

Boucles de Seine (Format GDB)

Boucles de Seine (Format GPX)


On commence à Magny en Vexin, petite commune au nord-ouest de Paris et pas du tout au bord de la Seine. Pourquoi ? Parce que c'est près de chez moi et qu'il faut bien commencer quelque part, mais surtout pour chauffer les pneus avec une route extrêmement sympathique, qui rejoint les bords de Seine à Vernon. Les Parisiens intra-muros pourront toujours prendre l'autoroute pour rallier Vernon, mais louperont quelque chose. Pour les autres, attention pour rejoindre Magny, la route est radarisée et 3 points en moins ça gâcherait la journée.

A ce sujet, pour une fois je ne jetterai pas l'anathème sur les hyper-sports, qu'ils viennent les aficionados du slider, les fondus du GSCBRRZX1-R(R), ceux qui ont vendu leur âme au Diablo Rosso Corsa, ils vont rigoler.

Pas tout le temps, mais ils vont rigoler.

On met donc la poignée dans le coin en sortant de Magny, on laisse à gauche la route qui mène à La Roche-Guyon, objet d'une autre balade (voir l'article sur les Châteaux du Vexin ) et on passe devant les jardins de Claude Monet à Giverny. La maison du peintre présente une belle collection d'estampes japonaises, c'est à mon sens l'un des seuls attraits de la visite : Pour les jardins, personnellement j'ai du mal à imaginer la vision de l'artiste peignant "Les Nymphéas" en voyant une horde de touristes déambulant au milieu des rosiers, mais bon... On passe donc notre chemin et on arrive à la vallée de la Seine et ses falaises de craie.

On longe (plus ou moins près, ce n'est pas toujours facile) ensuite le fleuve vers Les Andelys. Si vous voulez faire le détour, le Chateau-Gaillard qui domine la ville est impressionnant, sinon vous en aurez une belle vue après être passé sur la rive gauche à Gaillon. A noter que la balade peut aussi bien longer la Seine à toucher l'eau ou en haut d'une falaise de 60 mètres, cela donne des routes viroleuses et rigolotes.

La route prend parfois des allures de chemin muletier, si vous roulez en BMW GS avec l'option valises larges, priez pour qu'un de vos collègues n'ait pas eu l'idée de suivre l'itinéraire en sens inverse, vous aurez du mal à vous croiser...

C'est là que vous verrez des petits hameaux tranquilles au bord de l'eau, des chaumières où on se dit qu'il doit faire bon vivre, on ne se croirait pas à 1 heure de Paris. A ce sujet, évitez de suivre cet itinéraire à 10 motos en pot piste, les gens du coin on droit à un peu de calme...

Petite halte à Portejoie, c'est l'heure du pique-nique !


Après la sieste, on continue. Arrivés à Orival, on va éviter de passer par Rouen, d'autant que le route qui va suivre et nous emmener au château de Robert le Diable (on parle beaucoup du Malin, ces derniers temps, hum, hum...) vaut le détour. Une fois les reposes-pieds bien râpés, on souffle un peu en haut de la côte et on redescend vers La Bouille. A partir de là, on remarque que la Seine a pris de l'embonpoint : Le trafic des bateaux n'est plus le même, c'est du lourd, du transatlantique.

De même, la route est plus large, les terrains de maisons sont plus vastes, mais le point de vue est toujours aussi plaisant, voire majestueux.


Malheureusement on ne peut pas suivre comme ça très longtemps, dommage pour le point de vue mais tant mieux pour l'agrément de la route qui remonte en virolant sur le plateau.

On parlait des cours de géo tout à l'heure, maintenant je vous convoque pour passer le bac. 

Ben oui, avec la largeur du fleuve, les rives qui sont sont à 60 mètres de haut d'un côté et au ras de l'eau de l'autre, difficile de poser un pont, alors c'est parti pour une micro-croisière de 2 minutes pour changer de bord. Pas d'inquiétude, c'est gratuit et les traversées sont fréquentes, du moins le week-end et en saison "touristique".

Il y a parfois un peu d'attente, juste assez pour constater avec dépit que la sale manie qui consiste à mettre en route son moteur le matin et ne pas l'éteindre jusqu'au soir gagne de plus en plus, même chez les deux-roues... Si ça vous intéresse, c'est vrai que, pour un arrêt de courte durée, ça consomme plus d'éteindre et de rallumer un moteur que de le laisser tourner.

Seulement, ce n'est vrai que pour un arrêt inférieur à 20 secondes pour un moteur à essence et 40 secondes pour un diesel. Pour un arrêt de plus longue durée, c'est du bruit, de la fumée et du carburant brûlé pour rien. Alors quand je vois des voitures tourner 10 minutes pendant que leur conducteur est parti chercher des clopes et discute avec le buraliste, ça me donne envie d'emmener la bagnole 1 kilomètre plus loin.

Bon, on ne s'énerve pas, mais le pique-nique ayant un peu duré, il est temps de retourner à la maison. A la descente du bateau on tourne donc à droite en direction de Rouen, et normalement après Saint-Martin de Bocherville vous devriez vous faire tourner autour par tous les furieux Rouennais motorisés.

Ou pas, si vous êtes vous-même muni de l'outil adéquat et chaussé de slicks.

Après ça, on redescend sur Rouen ; Un petit moment de détente au pub de la place du général de Gaulle, en face de l'abbatiale et il faut songer au retour.

Plusieurs possibilités : Si vous visez le centre de Paris et êtes pressé, l'autoroute vous tend les bras, à vous les joies de l'interfile pendant 20 kilomètres pour peu que la balade ait eu lieu le dimanche. Si vous êtes plutôt au nord et pressé, la route directe vers Cergy-Pontoise vous fera connaître les plaisirs de la ligne droite et plate (à part un ou deux endroits rigolos mais courts), avec en prime les incessants changements de limitation de vitesse et les pièges à points de permis qui vont avec.

Si il vous reste un peu d'énergie et pas trop de douleurs fessières, on va continuer un petit peu à longer la Seine puis la vallée de l'Andelle. A remarquer, sur la gauche entre Caleville et Radepont, ce qui ressemble aux vestiges d'une cathédrale anglaise mais qui est tout ce qui reste d'une étonnante filature créée au 19è siècle par un industriel illuminé.


On continue ensuite à travers la campagne en passant par Les Andelys, une belle montée nous emmène ensuite sur le bout du plateau du Vexin où l'on rejoint la route de Magny. Si vous voulez encore une petite dose d'adrénaline, continuez directement par la route du début de l'itinéraire, sinon échappez-vous sur la gauche pour continuer à explorer les (toutes) petites routes.

Une fois à Magny, y'à plus qu'a rentrer à la maison, avec (j'espère!) des images plein la tête...

Vous voyez, le coup des rivières et des fleuves, ça permet de se trouver des itinéraires en partant de l'idée de suivre le cours, puis on s'aperçoit que ça n'est pas toujours possible (sinon en vélo sur les chemins de halage), mais tant pis, on s'éloigne, on traîne dans des coins sympas, on surplombe et puis on retrouve l'eau au détour d'une petite route.

Qu'il s'agisse de de suivre le Doulon de Saint-Germain l'Herm à Vals le Chastel ou La Loire du Puy à Nantes, l'important c'est la balade et la découverte...


Mise à jour : Un parcours alternatif vous attend à l'adresse ci-dessous
http://baladadeuxroues.blogspot.fr/2016/05/Bouclesdeseine2.html

Bonne promenade !


24 août, 2013




Espagne, côté Atlantique

Episode 1 :
Euskadi - Le Pays Basque

Asseyez-vous autour de moi, les enfants, Pépé va vous raconter une belle histoire.

Kevin, arrête cinq minutes avec ta console de jeux. Jason, n'en profite pas pour lui prendre.

Sabrina, tes copines n'ont pas besoin de savoir en temps réel tout ce qui t'arrive, et si tu tiens absolument à tout leur dire, on n'écrit pas "istoar" comme ça.

Alors voilà : Imaginez un pays où il fait beau mais pas trop chaud, où les paysages sont magnifiques avec la mer, les montagnes, la campagne, où les gens sont gentils et, même si vous ne  parlez pas leur langue, ils essayent quand même de vous faire plaisir. De plus, l'essence, les hôtels et les restaurants sont beaucoup moins chers. Ajoutez à ça des automobilistes qui roulent vite mais bien (qui dépassent les limitations mais ne font pas d'excès de vitesse, nuance), des routes en bon état qui tournent, qui montent et qui descendent, bref un paradis pour faire de la moto.

Une moto ? Eh bien, Kévin, c'est un peu comme les engins à deux roues des mutants de la planète Zghhjdrr dans ton jeu "Total Anihilation 2027", mais en moins violent, et ça n'est pas équipé d'un lance-roquettes mais de grosses valises et ça nous permet de voyager, d'aller voir des pays...

Oui, Sabrina, c'est un peu comme les webcams sur Internet; Non, Jason, le pays de ton copain Khaled ce n'est pas l'Arabie c'est la Tunisie et puis il est né en France et ses parents aussi, et il parle certainement mieux le français que toi, il ne dit pas "en fait" et "d'abord" cinq fois par phrase.

Bon, j'en étais où ?

Ah oui, la côte Atlantique de l'Espagne.

En fait, d'abord (tu m'énerves Jason), on ne parle pas de l'Atlantique mais de la mer Cantabrique, n'oublions pas que la Galice et ses régions limitrophes revendiquent une appartenance à la culture celte et qu'il convient de ne pas confondre leur mer à eux avec celle du reste du monde.

Bon, on y va ?


Direction le sud-ouest, le bout des Landes : Une fois que l'on passe l'Adour, on change de paysage, le plat prend du relief, la côte se découpe, les Pyrénées commencent à se faire remarquer. La route qui longe la côte, de Biarritz à Hendaye par St Jean de Luz donne déjà le ton, mais passé la frontière, comme dit plus haut, ça tourne, ça monte et ça descend avec au détour d'un virage un point de vue saisissant sur une baie avec un une belle plage au fond, et les montagnes en arrière-plan.

La côte est très découpée, je l'ai déjà dit, il y a des "Rias" qui sont des bras de mer qui rentrent dans les terres ; Ce ne sont pas les fjords de Norvège, mais ça donne déjà des superbes vallées, et puis l'ambiance est espagnole et pas nordique, on pourrait appeler ça les Fjords Fiesta (je sais, j'ai honte mais je n'ai pas pu m'en empêcher...)

Parfois, une petite route en cul-de-sac vous emmènera à un petit port coincé entre deux montagnes, ça nous a fait penser aux Cinq Terres, en Italie, un de nos grands coups de coeur (pour en savoir plus, c'est par ici )


La route nous mène à Bilbao, je serais bien allé voir le musée Guggenheim, mais dès qu'on quitte le bord de mer où il y a toujours un peu de vent pour rafraîchir l'atmosphère, on a le cagnard qui nous tombe dessus. Ajoutez à cela une circulation infernale (le fait que les Nord-Espagnols conduisent bien n'empêche pas qu'ils soient nombreux) et on s'est dits qu'il valait mieux éviter les grosses villes pour cette fois-ci.

Un coup d'autoroute (gratuite) pour se dégager de l'agglomération tentaculaire, et on passe de l'Euskadi à la Cantabrie.

On se retrouve pour un prochain article... En attendant, la route qui tombe des étoiles c'est par là :

Euskadi (format GPX)
Euskadi (Format GDB)

Attention, ça ne représente qu'une deuxcentaine de kilomètres mais comptez une grosse journée pour parcourir cette route, ça serait dommage de passer en coup de vent. Pas de bonne adresse à recommander ici, on s'est un peu fourvoyés en cours de route et l'hôtel n'a pas été inoubliable (Mutriku). A signaler quand même le restaurant "La buvette de la Halle" à St Jean de Luz, les sardines grillées méritent une halte !


Les châteaux du Vexin



Les châteaux du Vexin

Le Vexin est une région de l'Ile de France située environ à 30 Km au nord-ouest de Paris, connue pour son relief vallonné, ses routes en piteux état et ses petits villages pleins de charme.

Je vous invite aujourd'hui à découvrir les châteaux nichés au creux des troisièmes en parcourant le premier sur les deuxièmes. Je ne sais pas si tout le monde a suivi, mais je me comprends.

A propos des deuxièmes (les routes en piteux état...), j'ai déjà évoqué l'inadéquation totale des motos hypersports sur le type de terrain que j'ai l'habitude d'emprunter, mais vous faites ce que vous voulez, c'est vos vertèbres à vous.

Pour le rodbouc satellisé, c'est par là :

Chateaux vexin (Format GPX)
Chateaux vexin (Format GDB)


Ce sont plus de 30 châteaux ou grosses demeures qu'on va apercevoir au cours d'une balade de 160 Km environ, soit une bonne journée au rythme des pauses photos ou autres besoins naturels.

Pourquoi les châteaux ? Parce qu'il faut bien un prétexte pour griller du pétrole en ces temps de disette énergétique et de bien-pensance écologique, donc, on prétend qu'on fait du culturel et du patrimoine et ça passe. Et puis c'est joli, ces vieilles pierres, y'a de l'histoire là-dedans, du ci-devant qu'a perdu la tête fin 18ème et du bourgeois qui se fait une particule... Je plaisante, j'en connais, il y a aussi des gens comme vouzémoi qui aiment leur région et qui se battent pour lui conserver une esthétique bafouée à coup de HLM à l'horizontale et de zones commerciales panneautées à outrance.

Bon, fini de râler, on commence à Pontoise, au 10 de l'avenue Gabriel Delarue pour être précis. Pourquoi ce rendez-vous à une endroit qui ressemble à une ancienne station-service (d'ailleurs, C'EST une ancienne station-service) ? C'est que vous allez certainement pique-niquer en cours de route, et cet établissement est, mine de rien, la meilleure boulangerie à 50 Km à la ronde, et surtout, on trouve ici le meilleur pain d'épices de tout l'univers connu (celui de Denib VII est pas mal non plus, mais il ne faut pas oublier de prendre son Koks avant de striker).

Une fois la provision de calories gourmandes effectuée, on part vers les bords de l'Oise, d'ailleurs, une fois au pont de Pontoise, tournez à droite pour aller acheter de quoi mettre sur les tartines à la boucherie-charcuterie située à deux pas du rond-point, de l'autre côté du pont, la terrine de sanglier vaut le détour.

On continue vers le premier site de cette balade, le château d'Hérouville, qu'on a un peu de mal à apercevoir depuis la route, mais qui est un lieu chargé d'histoire, et pas si ancienne que ça puisque c'est là qu'était situé un studio d'enregistrement qui fut fréquenté par le gratin de la musique rock des années 70 et 80, de Pink Floyd à Nina Hagen en passant par Higelin et Bavid Bowie... On repart sur la route de briques jaunes (Elton John y est passé aussi) jusqu'à Auvers sur Oise, un des rares châteaux que l'on peut visiter.

La route nous mène vers Méry sur Oise (en passant sur le pont d'Auvers, retournez-vous pour apercevoir l'église peinte par Van Gogh), une autre château un peu caché derrière l'église, mais si vous avez le temps faites un tour dans le parc, il y a des arbres remarquables. La route longe ensuite l'Oise vers l'Isle-Adam en passant devant le château de Stors, bien endommagé mais en cours de restauration.

A l'Isle-Adam, on passe devant le château des ducs de Conti, puis on quitte la vallée de l'Oise pour Labbeville, où on aperçoit un petit castel au fond d'un parc.

A ce propos, une petite remarque : L'itinéraire que je vous propose est à effectuer de préférence dans le sens indiqué, car certains châteaux ne sont visibles qu'en suivant cette direction. A moins de vous retourner toutes les cinq minutes, le sens inverse est à éviter, et vous risquez de louper la moitié des sites.

On poursuit notre exploration des petits villages du Vexin par Frouville, on traverse ensuite un bout de campagne, puis, par l'un des seuls bouts de route à 6 mois de retrait de permis, on arrive à Hénonville.

On remonte sur le plateau (quand je vous disais que le relief était vallonné!), Neuville-Bosc puis La Villetertre. Ensuite, demi-tour vers Saint-Cyr, une route à peine carrossable mais la surprise est au bout du chemin... Quand je vous conseillais de parcourir l'itinéraire dans le sens indiqué, vous allez comprendre pourquoi.


On continue ensuite vers Neuilly-en-Vexin, contraste saisissant avec le précédent, tout le monde n'a pas les moyens d'entretenir une grande demeure... La route serpente et monte et descend en passant par Nucourt, Magnitot, Aveny, Ecos, avant de rejoindre la vallée de la Seine, frontière naturelle du Vexin.

On arrive au château de la Roche-Guyon, intéressant pour ses visites souterraines et nocturnes et connu pour la Bove qui le domine et fut le décor d'un épisode des aventures de Blake et Mortimer. On remonte ensuite sur les falaises de craie pour dominer la vallée, pause photo presque obligatoire...

On rejoint les deux châteaux de Villarceaux, puis ce sont Villiers en Arthies, Maudétour, Guiry et Gadancourt. La prochaine étape n'est pas un château, bien qu'il y en ait un à deux pas, mais la brasserie du Vexin, qui vous permettra de rafraîchir vos gosiers asséchées (avec modération, bien entendu), d'autant que les liquides dispensés sont tout à fait dignes d'intérêt.

Faites quelques mêtres à pieds pour aller voir le château de Théméricourt, ça fera passer la bière et vous pourrez certainement admirer quelques oeuvres d'art disseminées dans le parc et en apprendre un peu plus sur la région à la Maison du Parc, installée dans la demeure.

On repart, en se promettant de revenir avec un véhicule plus adapté afin de remplir le coffre avec quelques caisses des productions régionales, et on arrive au château de Vigny, curieuse bâtisse, dont on ne voit que le côté féodal depuis la route alors que l'autre face, malheureusement plus accessible depuis que les visites ont cessé, présente un aspect Renaissance très spectaculaire.

Ensuite il va falloir être attentif : On remonte sur le plateau, on passe le village du Perchay, on redescend et on prend à droite la route d'Us. Un peu  plus loin, juste avant le hameau de Dampont, regardez au loin à gauche et vous pourrez voir un château dans le style baroque-Disneyland. On ne le voit bien que depuis cette route, ne le loupez pas !

On continue à longer la vallée, en remontant quelques instants pour admirer le joli petit château de Montgeroult.


La balade se termine ensuite par Osny, où vous pourrez vous délasser les jambes en faisant un petit tour dans le parc histoire de taquiner les cygnes, puis enfin le château de Marcouville à Pontoise.

Ouf, ça y est, vous avez votre compte de vieilles pierres et de sous-bois bucoliques ? Vous pouvez maintenant retourner à Paris par l'autoroute, quand vous verrez les tours de la Défense, tournez à gauche, c'est là...

24 juin, 2013



"La carte n'est pas le territoire"


D'accord, mais ça donne déjà une bonne idée... Quand on sait que cet aphorisme, énoncé par Alfred Korzybski, est considéré comme un jalon important dans le mouvement épistémologique moderne, une critique du système aristotélicien et une analyse de son substrat étiologique et pathologique, et l'émergence d'une méthode non-linéaire, on se dit qu'il ne devait pas souvent se balader en moto, l'Alfred.

(Tiens, vous aussi vous connaissez Wikipédia ?)

Moi, j'aime les cartes routières, c'est beau une carte, c'est un peu abstrait, il y a du constructivisme là-dedans, ou du Mondrian qui aurait perdu sa règle et son équerre..


Dépliez une carte et commencez à rêver : A côté du trait rouge, épais, qui file à travers la plaine, il y a le serpentin jaune, chemin des écoliers à moteur, qui se borde de vert en suivant la vallée de la petite rivière, qui va de Sainte-Beuve-en-Rivière à Ernemont-Boutavent, en passant par Beaubec-La-Rosière, rien que ça on a envie d'y aller.

Parenthèse : Repliez une carte et commencez à vous énerver. D'après Goscinny et Gotlib, on reconnait un mutant à sa capacité à replier une carte routière du premier coup. J'ajouterai qu'on reconnaît un motard à sa capacité à plier une carte routière de façon à laisser son parcours visible et de façon à ce qu'elle rentre dans la pochette supérieure de sa sacoche de réservoir.

Peine perdue, les pochettes supérieures des sacoches de réservoir sont TOUJOURS un poil trop petites pour y laisser entrer une carte routière, fût-elle pliée par un mutant.

Fin de la parenthèse, qui vous a laissé le temps d'aller commander en urgence la collection complète des "Rubrique-à-Brac" des auteurs précités.

Une carte routière, c'est comme un dictionnaire, on la consulte d'abord pour une raison précise puis on se laisse entraîner, dans un dico c'est par les autres mots de la page ou des renvois aux autres définitions, avec une carte ce sont les points remarquables ou les sites historiques que l'on voit du coin de l'oeil à proximité de la route que l'on doit suivre.

Essayez de faire ça avec une carte de GPS, vous n'y arriverez pas, c'est pas fait pour.

" Le GPS n'est pas la carte"

Selon moi, les deux sont complémentaires : Une balade se prépare avec une carte, sur un coin de table, on repère les coins sympas, les routes touristiques, les points de vue et on reporte tout ça dans la boîte grise. Comme ça, on ne se perd plus au coin de la départementale 235 et de la départementale 325, à moins que ce ne soit la départementale 535, ou on n'hésite plus entre la Ville-des-Bois et BoisVille ou La Ville-Forêt.

Je n'exagère pas, près de chez moi il y a plusieurs villages dans un rayon de 20 Km dont les noms se terminent tous en "Ville" et ont pratiquement la même prononciation, à une lettre près. Impossible de faire confiance uniquement à sa mémoire...


L'inverse est également possible : On part au hasard tout en enregistrant son trajet, que l'on reporte ensuite sur une carte, ou que l'on suit sur Google Earth : C'est là qu'on voit que le chemin est passé à côté d'un petit lac sympa ou d'un village intéressant.

Mais le GPS en moto, c'est un non-sens, on ne peut pas passer son temps avec le nez dessus (en voiture non plus d'ailleurs, du moins il me semble) et on ne peut pas entendre la voix suave et néanmoins impersonnelle vous inviter à "Tour - ner àdroite dandeussan cinq - ant'mètres". Alors, faut bricoler un peu, dans un prochain message je vous donnerai quelques astuces pour vous équiper à moindres frais...

En attendant, à l'ancienne, faites-vous un itinéraire avec des cartes, du papier et un crayon, avec un peu de chance vous découvrirez les Indes à l'ouest de l'océan Atlantique.

Comme je le disais à Alfred au bar des 4 Chemins alors qu'on discutait du substrat étiologique de ses histoires de carte et de territoire :

"Le trajet n'est pas la route"

(Je vous laisse réfléchir là-dessus, dans deux heures je ramasse les copies)


09 juin, 2013



l'Oise

Ben non, l'Oise n'est pas un département triste et plat où les champs de betteraves à perte de vue sont seulement jalonnés de fermes délabrées où croupissent des à-peine-humains à côtés desquels Jacquouille La Fripouille ressemble à un prix Nobel de physique (préjugé largement répandu parmi une certaine élite qui n'a jamais passé les limites du périphérique parisien que pour aller se montrer au port de Saint Martin de Ré).

(J'exagère, mais à peine)

Pour vous prouver le contraire, je vous y emmène en balade. Au menu : Forêts, châteaux, vallons et petits villages bien préservés.

Ca, ce sont les plats principaux, comme assaisonnement : Nids de poules, gravillons, ralentisseurs, bref tout ce que l'esprit humain et la force implacable de la nature ont créé pour pimenter le déplacement d'un deux-roues motorisé.

Donc, si vous ne l'avez pas déjà revendue pour vous payer des stages de rattrapage de points de permis, laissez au garage votre CBGZ-YRR(R)-R au profit d'un véhicule plus maniable et mieux suspendu, votre postérieur vous en saura gré.

Pour l'itinéraire numérique, virtuel et assisté par satellite, c'est là :
Pierrefonds (format GDB)
Perrefonds (format GPX)


Pour l'itinéraire manuscrit sur papier assisté par carte routière, patientez un peu, c'est long à écrire !

En attendant le fichier, ci-dessous quelques points de repère :

On commence par Auvers sur Oise, ville célèbre depuis qu'un alcoolique génial s'y est coupé l'oreille, y'a pas de quoi en faire un plat, moi je fais ça à chaque fois que je me rase pourtant mes tableaux ne se vendent pas des millions de dollars. A part le côté "annexe de Montmartre" et ses pièges à touristes, on y trouve aussi des vrais artistes dans des petites galeries et le village mérite quelques minutes de visite.

Un coup d'oeil sur le château et on monte dans le Vexin, région très intéressante sur laquelle je reviendrai un de ces jours. Après quelques détours, on redescend dans la vallée de l'Oise à Boran, un des lieux de villégiature de la fin du 19ème siècle où les Parisiens venaient en train le dimanche respirer le bon air et faire trempette dans de l'eau moins polluée que l'égout à ciel ouvert qu'était la Seine à cette époque. Il en reste une surprenante piscine désaffectée au bord de la rivière (avec toboggan géant et porte-voix en béton pour les maîtres-nageurs) et des bistrots-guinguettes où le populo mange des glaces en regardant les Kékés faire le beau en ski nautique. Ambiance "Front populaire" garantie.

On repart en passant sur ce petit pont à sens unique, ne craignez rien, il n'a pas l'air solide mais ça fait 150 ans qu'il est là, y'a pas de raison qu'il s'écroule au moment où vous passez.

La route se continue en traversant la forêt de Chantilly, là l'ambiance est nettement plus bourgeoise, les grosses demeures se succèdent, on voudrait bien savoir ce qui se cache derrière ces hauts murs impénétrables... Passage au château de Chantilly, si vous avez 5 minutes allez le visiter, la collection de tableaux est magnifique.


Autre ville d'histoire à 10 km de là, Senlis, avec ses rues pavées et ses vieilles demeures, on se croirait au 18ème siècle, et d'ailleurs nombreux sont les films historiques qui ont été tournés ici.

Un petit bout de route à radars et on bifurque vers le château de Raray, dont la transparence s'apprécie encore plus au soleil couchant.

Mais bon, nous on n'est pas couchés, alors on poursuit à travers les plaines puis la forêt de Compiègne, jusqu'au château de Pierrefonds. Drôle de monument historique, qui est au chateau-fort médiéval ce que la Harley V-Rod est à la 750 latérale de l'armée américaine, ça ressemble vaguement mais c'est civilisé et fabriqué avec des techniques modernes. Ceci dit, c'est bien fait et c'est aussi très intéressant à visiter.

Les alentours sont très agréables, vous le constaterez en continuant la route qui serpente au milieu de la campagne, là encore quelques vestiges du passé jalonnent le trajet, voyez le château-fort de Montépilloy, un vrai celui-là, dont il ne reste qu'un morceau de tour, on se demande comment ça tient encore.

Un peu plus loin on arrive à Plailly, si vous voulez retourner à Paris en moins d'une heure vous abandonnez le parcours ici, mais vous allez louper le dessert du menu que je vous ai concocté.

En guise de dessert, donc, une dame blanche, ou plutôt le château de la Reine Blanche, qui a dû être largement utilisé comme rendez-vous galant par les princes de la région... La promenade autour des étangs est très agréable et détendra vos fessiers endoloris par les routes au revêtement douteux.



Ca va mieux ? Alors, on repart ; On rejoint la vallée de l'Oise en passant devant l'Abbaye de Royaumont, là aussi un beau lieu à visiter, mais aussi à fréquenter pour l'intéressante programmation de sa saison musicale.

http://www.royaumont.com/fondation_abbaye/

Si vous avez le temps, faites un crochet par le petit "port" de Noisy sur Oise, sur un ancien bras de la rivière, avant d'arriver sur les villes plus peuplées de la vallée. A Beaumont sur Oise, une curiosité pour les plus de 40 ans, le cinéma Beaumont-Palace et sa façade de style années 50, qui a servi de générique à l'émission "la Dernière Séance" d'Eddy Mitchell entre 1982 et 1998. A noter que le décor intérieur est en harmonie avec la façade, avec ses fauteuils en velours rouge et son grand rideau. L'ambiance aussi est restée au siècle dernier, ici pas d'ados bouffant du pop-corn et discutant au téléphone avec leur copain deux rangées plus bas...


La promenade se termine : On passe à L'Isle-Adam, puis on rejoint Auvers sur Oise par une route offrant un beau point de vue sur l'église peinte par Van Gogh.

En résumé, près de 200 Km, avec les pauses variées et nécessaires, le pique-nique et les visites, comptez une bonne journée pour tout cela.


Pour finir la balade à table : 
   - L'Auberge Ravoux (où Van Gogh a vécu) est hors de la portée de toutes les bourses mais valait le détour il y a quelques années, je ne sais pas si c'est toujours le cas.

Pour des budgets plus raisonnables :
  - Le Palais d'Auvers (en bas du château) est un chinois plutôt correct
  - Le marocain "La Menara" (en face de la gare), les meilleures pastillas de la région !

Un peu plus loin (à peine), sur la route de Pontoise :
  - Crèperie "La Swanalea", cuisine inventive et soignée, d'excellents produits bien mis en valeur

Encore un peu plus loin sur cette même route, mais ça vaut le trajet :
  - Restaurant italien "la Halte de Chaponval", délicieux et accueillant...


Voilà, j'espère que cette balade vous aura permis de changer d'air et de point de vue sur les "bouseux"...


25 mai, 2013



Alors voilà

Aujourd'hui, pas de moto, pas de voyages, pas de restau, rien, juste l'envie de faire partager une bonne adresse, virtuelle.

Parce que le monde est moche, parce qu'il est beau, parce qu'il est pourri par le pognon ou ensoleillé par un môme qui rigole, mais qu'il est composé de gens avec des vrais morceaux d'humanité dedans, allez voir :

http://alorsvoila.centerblog.net/

Non, je veux dire, allez VRAIMENT voir ce blog.

Après ça je me dis que j'ai l'air un peu futile d'encombrer le WWW à raconter mes souvenirs à deux balles, mais bon, il en faut aussi du futile et du léger de temps en temps...

A ce propos, tant qu'on parle de bonnes adresses du net, moi j'aime bien :

http://www.mozinor.com/
et
http://vidberg.blog.lemonde.fr/

Parce que faut pas non plus trop se prendre au sérieux !

21 mai, 2013


Les Cinq Terres

Il y a des endroits comme ça, où on reste sur le c..

Au détour d'une route de montagne, on a la vue qui tombe à pic dans la mer et puis on voit, tout en bas, une petite ville rouge, bleue, jaune et des bateaux de la même couleur. C'est magique.

Alors, faut couper le moteur, retirer le casque et puis ouvrir grand les yeux, et là on reste suspendu, sans rien dire, le temps s'est arrêté.

On venait d'arriver aux Cinque Terre (les 5 terres, vous aviez pigé, c'est sympa l'italien, on comprend presque tout).

Pour vous situer, c'est là : http://goo.gl/maps/BZ5Vn

Un des sites ouaibe : http://www.cinqueterre.it/info.php

Après avoir longé la Riviera Italienne et son ambiance qui fait imaginer ce que devait être la Côte d'Azur dans les années 50, passez Gènes et suivez la côte jusqu'à Sestri Levante. Là, au bout d'une zone industrielle, vous tombez sur une file de voitures arrêtées, avec les conducteurs qui discutent entre eux ou lisent le journal en regardant nonchalamment vers un chronomètre affiché au-dessus de l'entrée d'un tunnel.

http://goo.gl/maps/cD44t

Le chronomètre se rapproche du zéro, plus aucune voiture ne vient en face, les petites minettes en scooter enfilent une veste alors qu'il fait 35°, les moteurs démarrent et gentiment, tout ce petit monde rentre dans la "Galleria". Et c'est parti pour un tunnel où il fait vraiment très froid (par comparaison avec l'extérieur, on comprend les minettes en anorak au mois de juillet), et où on pourrait toucher les bords en étendant les bras.

Tout d'un coup, le tunnel ressort à l'air libre pour 100 mètres, en plein éblouissement on a le temps de voir une petite plage avec 5 parasols et un marchand de gelatti, et on replonge dans les entrailles des Apennins. Rien que ça c'est déjà magique, on voudrait continuer ainsi durant des heures.

Au bout d'une dizaine de kilomètres de trou noir et de mini-stations balnéaires, on retrouve le ciel bleu, la route redevient normale et pas d'autre choix que de remonter dans la montagne et de suivre la crête. Enfin, c'est l'apparition miraculeuse, on est aux Cinque Terre.

Il s'agit d'un groupe de cinq villages coincés entre mer et montagne, qui vivent depuis des siècles de la vigne et de la pêche, répartis le long d'une côte abrupte qui va jusqu'à La Spezia. Pour chacun, une seule minuscule route pour accéder, en voiture il faut se garer à des kilomètres, heureusement en moto on peut arriver à l'entrée du village, ensuite c'est des petites rues fraîches, des places ensoleillées et des escaliers comme en Italie, on dirait le sud, avec du linge étendu sous les fenêtres et c'est joli...


Même pour un mois d'été, l'ambiance n'est pas trop touristique, il y a toujours des vrais gens qui habitent ici et vous parlent gentiment, et sont plutôt contents quand on leur dit qu'il sont dans le plus bel endroit du monde.

Chaque village a sa particularité, d'abord c'est Monterosso, la seule vraie station balnéaire avec sa plage à parasols ; Détail amusant, il y a une voie ferrée qui longe la côte et la gare est placée à deux pas de la plage.

Quand je dis deux pas, c'est deux pas : Entre le quai de gare et le sable, il y a un trottoir où on ne marche pas à trois de front. On voit donc les locaux descendre du wagon avec la serviette sur l'épaule, à la limite ils sont déjà en maillot, et sauter dans l'eau alors que le train est à peine reparti.


Ensuite il y a Vernazza et son petit port, Corniglia accrochée à la corniche et ses millions de marches pour descendre sur la mer, Manarola et enfin Riomaggiore où le port est si petit que les barques sont rangées dans les rues.



Tous les villages sont reliés par une voie ferrée, je l'ai dit plus haut, mais aussi par un sentier de randonnée où on découvre encore mieux ces paysages fabuleux.

Pour l'hébergement, à mon avis il faut réserver deux ans à l'avance ou payer le prix fort, on a trouvé un hôtel à 30 Km de la côte (5 Km à vol d'oiseau...), à Borghetto Di Vara, à côté de la station de bus.

http://goo.gl/maps/Gsuky

On aurait peut-être pu trouver plus près, mais c'était sympa, bon marché et refait à neuf, et la route était assez amusante pour aller aux Cinque Terre, même si on se faisait prendre 5 secondes au tour par les mômes en scooter, en chemisette et sans casque.

Dans les villages on trouve de quoi se restaurer sans problèmes,depuis l'épicerie pour le pique-nique jusqu'au restau *****, en passant par l'honnête pizzeria aux prix raisonnables.

Une fois dans votre vie, allez aux Cinque terre, c'est inoubliable, c'est l'Italie, que vous dire encore pour vous inciter à y aller ? Découvrez-les vous-même, chacun y trouvera son petit goût de paradis.

Je ne peux cependant pas parler de ce site sans évoquer une catastrophe survenue en octobre 2011, des terribles inondations ont ravagé la région, des villages ont été dévastés par des torrents de boue de près de 2 mètres de hauteur. J'ai même vu que l'hôtel cité plus haut avait été endommagé (il est près d'un pont sur une petite rivière qui n'était qu'un filet d'eau à chaque fois qu'on est passés par là), j'espère qu'ils ont pu s'en sortir, les proprios avaient fait des gros travaux dans l'un des bâtiments.

A priori, le courage et la ténacité des habitants ont permis de reconstruire au mieux, alors, ne serait-ce que pour rendre hommage à leur volonté de préserver ces sites, allez-y...







20 mai, 2013



Pays de Bray, mai 2013

Le seul rayon de soleil du week-end pointe le bout de son nez, vite on part en balade pour quelques heures.

Au bout de mon jardin, il y a le Pays de Bray, à la limite entre la Picardie et la Normandie. Les routes sont jolies et en bon état, le paysage est vallonné et les villages sont plutôt bien conservés.

Attention, quand je dis que les routes sont jolies, leur largeur est parfois équivalente à celle d'une BMW 1200 GS avec les valises d'aventurier et elles sont agrémentées de branches tombées, gravillons, trous divers et animaux variés à plumes et poils (plus rarement à écailles). Si vous voulez rouler gaz à fond sur un billard de 30 mètres de large, arrêtez-vous là et lisez plutôt le blog du mec qui fait la course avec le TGV sur l'autoroute...

On est donc partis partis pour un petit tour de trois heures, soit environ 150 Km. Ben oui (voir plus haut), on est là pour se promener et profiter du paysage. Et encore, quand je dis trois heures, faut compter le temps de la pause-café, des pauses-pipi et des pauses-photos.


Pour vous situer, ça se passe dans ce coin-là :

http://goo.gl/maps/O6fZ3


J'ai trouvé le moyen de mettre des liens vers des fichiers GPS (Merci à Zythom pour son article à ce sujet), vous les trouverez ci-dessous ; Je ne garantis pas la compatibilité absolue avec votre équipement, mais ça marche avec Google Earth et ça vous donnera une première idée.

Pays de Bray (format GDB)
Pays de Bray (format GPX)

On part de l'Isle-Adam dans le Val d'Oise (40 Km au nord-ouest de Paris, suivre la direction A16) et on arrive à Pontoise (retour à Paris par l'A15, environ 30 minutes).

L'itinéraire proposé passe par Méru dans l'Oise, et suit ensuite (plus ou moins) les panneaux "Promenade en Pays de Bray", selon une boucle vers le nord. Il y a une variante un peu plus longue qui part plus vers la Normandie, dès que j'ai bricolé les fichiers je les ajoute sur cette page.

Quelques adresses :

- Restaurant "Histoire de Famille" à l'Isle Adam, pas donné mais original et de qualité.
- Pour quelque chose de plus traditionnel et abordable, la pizzeria "Il Paradiso", planquée dans une petite rue derrière le cinéma, italien jusqu'au bout des ongles
- Les bistrots de la place Jeanne Hachette à Beauvais, ambiance provinciale !

A noter, pour ceux qui aiment les vieilles pierres et les paysages bucoliques :
Abbaye de St-Germer de Fly
- Gerberoy , magnifique village célèbre pour ses roses, tellement bien conservé que de nombreux films y ont été tournés

- Eglise de Saint-Sulpice, avec un beau point de vue sur la région (dommage que l'autoroute A16 passe en plein milieu...)
- Château de Troissereux




Bonne promenade ! !


15 mai, 2013



Mes motos (1)

Tiens, pour changer un peu, on va parler de deux choses qui m'intéressent : Moi et les motos. Ou plutôt, MES motos.

Découvrant à l'âge de 12 ans ce monde merveilleux au travers des images Panini, j'attendais avec impatience le moment où je pourrai moi aussi sillonner les routes avec mon bolide rutilant. C'était au début des années 70, on bavait devant la 4-pattes Honda, la 900 Kawa et la Guzzi Le Mans.

Finalement, le bolide rutilant a été une sage CBS125 Honda, qui m'a appris la modestie, l'humilité et les frayeurs au freinage, et m'a fait prendre conscience du coefficient de frottement de la peau sur du bitume. Ce sympathique poney m'a aussi montré, à sa manière, le chemin vers la liberté et les grands espaces. Enfin, pas trop, fallait rentrer de bonne heure pour bosser pour le bac.



Mes fantasmes de l'époque étaient la BMW R90S et la Laverda 750, mais j'y reviendrai plus tard....

Après un bref épisode trialeux où j'ai constaté que j'avais quelques impossibilités physiques à faire l'acrobate sur deux roues, j'ai poursuivi ma période hispanisante en étant l'un des 42 acquéreurs français de ce qui me semblait être LA moto de voyage par excellence du moment (hormis la Béhème, bien entendu), du moins pour un budget raisonnable : La Sanglas 500S2

(si vous ne savez pas ce que c'est, comme 99% des motards de moins de 50 ans, regardez sur http://clan.sanglas.france.free.fr/wordpress/)

Avec cette machine ont commencé mes premiers voyages au quatre coins de l'hexagone (si, si, vérifiez) et mes premiers bricolages au bord de la route : le confort facilitait les uns et la qualité de fabrication expliquait les autres.



La machine était plutôt bien équipée :  3 freins à disques fonte (pas hyper-puissants mais endurants), partie cycle béton, éclairage confortable, pas trop fainéante à la tâche et une bonne autonomie.

Elle était moins prestigieuse que ses concurrentes directes la Guzzi V50 ou la BMW R45LS, mais moins chère. A cette époque je voulais éviter les motos japonaises, ne me demandez pas pourquoi, c'est mon côté snob, j'suis comme ça.

Malheureusement, elle m'a permis de commencer une collection de soupapes d'échappement dans un état assez spectaculaire (voir photo ci-dessous) et de me perfectionner dans le câblage électrique. J'ajouterai à ce bilan un embrayage mal foutu qui ne laissait que le choix entre le patinage au-delà de 3000 Tr/min ou le point mort impossible à retrouver. Enfin, le mécanisme de kick possédait l'intéressante particularité de posséder un pignon fou intermédiaire qui adorait se coincer sur l'arbre primaire de boîte, heureusement la batterie de camion et le démarreur du même acabit ne m'ont (presque) jamais fait défaut.



Et puis au bout de 50000 Km, ça a été la panne de trop, piston explosé, pas de pièces disponibles avant des siècles... J'avais bien commencé à refaire une Guzzi 850 GT, mais elle n'était pas encore en état de rouler.

Alors une geisha aguichante m'a fait de l'oeil dans une vitrine et le vide dans mes économies : J'ai craqué pour une Yamaha XT550, la nouveauté de l'année.

Mais là j'ai été trop bavard pour ce soir, je continuerai un autre jour à radoter...