09 mai, 2013





Les Hôtels

Au début, le camping c'était sympa, pas cher, un peu aventureux et convivial.

Et puis j'ai remarqué qu'à l'instant précis où je ficelais la tente sur le porte-bagages de la moto, les nuages commençaient à s'accumuler au-dessus de nos têtes pour ne plus nous lâcher jusqu'à la fin des vacances (j’exagère, mais à peine).

Ensuite, avec l'âge, il a fallu rajouter un matelas pneumatique dans les bagages, parce que les silex et les taupinières rendent le confort de plus en plus précaire. En plus, avec le matériel de cuisine et tout le fourbi, ça laissait finalement assez peu de place pour les vêtements, d'autant qu'il fallait quand même en changer de temps en temps pour avoir un minimum de sensation d'être au sec (voir paragraphe précédent).

Enfin, toute une foule de petites choses (prix et propreté des campings dès que le lieu est un peu touristique, accueil des motards, etc.) nous ont décidés de laisser tomber l'association Camping&Moto.

Ma philosophie du voyage étant de surtout ne rien planifier et d'aller à mon rythme, il fallait que l'hébergement soit quand même assuré malgré l'abandon de la tente. Depuis plus de 10 ans maintenant on fonctionne avec les petits hôtels de ville, et ça marche plutôt bien.

Le principe est de commencer à chercher dès 17H00 et de suivre les panneaux dans les villes (en évitant les hôtels de chaînes, immanquablement situés au milieu des zones commerciales qui plombent l'entrée de 95% des villes de plus de 10000 habitants). Si le patelin dispose d'une gare, il y a des chances qu'un hôtel du même nom jouxte l'édifice...

Sinon, mister GPS peut aussi donner un coup de main, mais l'inscription étant payante, j'estime que 20% des hôtels n'y figurent pas, surtout parmi ceux à prix modique. Pensez aussi aux offices du tourisme, ils peuvent même chercher à votre place !

Avec cette méthode, on trouve de tout :
- La petite dame qui tient l'établissement depuis 40 ans et vous dorlote
- Les nouveaux propriétaires qui auraient dû être ébénistes, comptables ou charcutiers, mais jamais hôteliers
- Le bon couple de bistroquets moyens, papy à bedaine et mémère à chien-chien mais qui sillonne l'Europe en Harley dès la fin de la saison
- L'artiste allumée qui a décidé de refaire à sa façon la déco des chambres

Mais aussi des chambres immenses, des minuscules coincées sous les toits, un panorama exhaustif du papier peint ringard de 1950 à nos jours, un petit déjeuner assurant la survie pour trois jours, etc.

Bref, une bonne dose de découverte et d'aventure, toujours riche d'enseignement sur la race humaine.

Mais une ombre se profile sur ce petit monde, c'est le spectre hideux et tentaculaire de la NORME.

Une telle impose que les portes coupe-feu fussent munies de ressorts, une autre oblige les accès handicapés à n'en point être munis, une troisième règlemente la taille des verres à dents et les organismes de contrôle pour la sécurité incendie font régler les détecteurs de façon à déclencher l'alarme dès qu'on oublie une tranche de pain dans le grille-pain... Tout ceci coûtant un bras à chaque nouvelle règlementation.

Moralité, tous ces petits hôtels vont disparaître un jour au profit des chaînes précédemment évoquées ; Alors, si vous avez l'occasion, tentez votre chance à l'hôtel du coin de la rue, avec un peu de chance une bonne surprise vous attend !

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