Les (Toutes) Petites Routes du Vexin
Aujourd'hui, une petite balade avec la XT, mais
pas question de brusquer la mécanique, alors bien entendu pas de route en "A" ou
en "E", pas plus de "N", tout au plus quelques "D" et surtout des "C".
C'est quoi les
"C" ? Selon le Code de la Voirie routière, il s'agit des voies qui font
partie du domaine public routier communal, autrement dit les routes qui se
limitent au territoire d'une commune, éventuellement à la liaison entre deux
communes limitrophes.
Autant dire qu'on est loin des grands axes
routiers Européens caractérisés pour la plupart par un mur ininterrompu de
camions sur la file de droite, qui ne laisse entrevoir le paysage que pour
admirer les zones industrielles ou les plates-formes logistiques.
Non, là on est sur des bandes de bitumes qui
datent à peu près de l'invention du Macadam, qu'on n’ose pas affubler d'une
bande blanche de signalisation au sol, d'abord parce que la peinture masquerait
une bonne largeur de la voie, et puis parce qu'il n'est pas utile d'interdire le
dépassement alors que la largeur est à peine suffisante pour laisser passer une
seule voiture.
En outre, ce qui ne vous aura pas échappé, ces
routes sont soumises à l'article L141-9 de la Loi 89-413 1989-06-22 du 24 juin
1989, autant dire que le bitume précité présente la plupart du temps tous les
symptômes de la desquamation, voire de l'épidermolyse bulleuse, parfois même du
syndrome de Parry-Romberg, sans parler de l'hypertrichose qui se manifeste par
de l'herbe qui pousse au milieu de la chaussée, comme quoi la nature reprend
toujours ses droits.
Je sais, c'est pas beau à voir, mais sur une route
ce n'est pas trop grave, on est là pour regarder le paysage, alors tant pis pour
les déformations intempestives et les amas de gravillons en sortie de virage, je
vous l'avais bien dit de ne pas prendre une hypersport de 200 CV pour aller sur
mon terrain de jeu.
Non, là les 30 canassons de presque 40 ans d'âge
du gros mono sont amplement suffisants, et même en 125 ça fera une jolie
promenade.
Le but du jeu est donc de tourner autour du Vexin
en empruntant les plus petites routes possible, prémisse pas plus idiote que
celle de prendre l'A5 pour faire la course avec le TGV, avec une conclusion
moins aléatoire.
Voilà mon trajet, à vous de l'agrémenter, d'autant
qu'il recoupe un peu de l'itinéraire des Châteaux du Vexin
Départ de l'Isle-Adam, charmante cité balnéaire
dont j'ai déjà cité le système féodal, on verra plus loin que ce n'est pas la
seule bourgade du Val d'Oise à s'enorgueillir d'une telle oligarchie.
On passe ensuite de petites vallées à des espaces
plus dégagés et agricolo-intensifs, mais le patchwork vert et jaune des champs
de blé ou de colza de ce milieu de printemps fait un paysage plutôt sympathique,
même si le parfum... délicat du colza peut rebuter un peu les fosses nasales des
habitués des particules fines parisiennes.
A propos de plaisir des sens, outre l'olfaction,
la vue sera encore plus comblée si cette balade, assez courte (2 à 3 heures
selon les pauses-pipi et pauses-photo), est faite le matin ou en fin
d'après-midi pour bénéficier d'une belle lumière.
Outre les beautés de Dame Nature, on rencontre
quelques petits villages nichés au creux de vallons ou à l'abri des bois et
forêts, avec leurs vieilles pierres admirablement mises en valeur qui ont
beaucoup de charme. D'accord, on n'est pas pour autant dans la "France
Profonde", ça ne respire pas la pauvreté mais pour une fois que l'abondance de
moyens ne se traduit pas par des fautes de goût on ne va pas s'en plaindre.
A noter le passage par Theuville, certainement le
plus petit village et peut-être le plus grand lieu mythique du département,
presque village-fantôme autour duquel la légende de "La Duchesse" va bon train.
Je n'ai pas pu vérifier les informations, la plupart des sites web reprenant peu ou prou le même texte, je vous engage donc à vérifier par vous-même.
Je n'ai pas pu vérifier les informations, la plupart des sites web reprenant peu ou prou le même texte, je vous engage donc à vérifier par vous-même.
L'un de ces sites présente l'avantage d'afficher
quelques belles photos, dont une que j'ai honteusement volée pour illustrer cet
article.
Retour à l'Isle-Adam, vous pouvez remettre les
valises sur la GS 1200 sans risquer de les érafler de chaque côté de la
route.
Si vous faites cette balade le matin, voici une
bonne adresse, sur le retour, pour le repas du midi :