Suisse, Italie
Bon ça y est, la moto est chargée, où
on va ?
OK, on passe voir un copain à Genève,
pour la suite on improvisera.
C'est pareil à chaque fois, le but du
voyage n'est jamais clairement défini, tout au plus une vague idée
de la direction à prendre, l'important c'est d'être en vacances, de
préférence sur une moto, le reste on verra bien.
Comme le dit le proverbe chinois "Le
vrai voyageur ne sait pas où il va" (à moins qu'il ne s'agisse
d'un extrait d'un dialogue d'Audiard?)
Un bout d'A5, parce qu'il faut bien se
sortir du bazar iledefrançais et qu'il n'y a jamais personne sur
cette autoroute, et puis on commence à se promener en Bourgogne puis
dans le Jura.
On passe quelques moments au bord du
Lac des Rousses et du lac de Joux, histoire de supporter la
température caniculaire de ces derniers jours et on redescend dans
l'enfer surchauffé de la métropole Suisse : L’Helvétie
n'est déjà pas le pays où je me sens le mieux, mais avec 40 degrés
c'est encore moins supportable... C'est décidé, ces vacances seront
dédiées à la recherche de la fraîcheur au bord des lacs et en
haut de montagnes.
Pour nous suivre dans notre quête:
On s'enfuit de Genève la torride, en
suivant le Léman sur sa rive méridionale et on remonte le Grand
Saint-Bernard, en longeant le Lac des Toules, ça fait déjà quatre
lacs au compteur.
Passé le col, on est Italie, ça va
tout de suite mieux, c'est vrai l'air paraît plus léger !
L’Italie, tout le monde connaît, pas
la peine de vous raconter la bonne bouffe et les gens rigolards :
Selon Cocteau "Un Français est un Italien de mauvaise humeur",
donc un Italien est un Français souriant.
En plus, (du moins en Italie du Nord)
une part relativement importante de la population comprend le
Français, et une part à peine plus réduite le parle. C'est bien
simple, on se croirait en Belgique, avec le soleil en plus.
Et les montagnes.
Et les pâtes à la tomate.
Et les Flamands en moins (non, je
rigole, ils sont sympas aussi, c'est juste qu'on les comprend moins
quand ils parlent).
Pour les côtés pratiques, en Italie
l'essence est un peu plus chère, on trouve des hôtels aux alentours
de 5o Euros assez facilement, les restaurants sont très abordables
et le pain n'est pas fameux, mais c'est une question de goût, faut
dire que je suis assez difficile sur ce plan-là.
Depuis mes premières balades
transalpines (voir les Cinq Terres), on commence à voir de plus en
plus de radars automatiques, plus ou moins signalés. La méfiance
est donc de rigueur, d'autant que le concept de libre circulation des
personnes et des biens dans l'espace Européens commence à concerner
aussi les contraventions...
Cependant, les routes que j'emprunte
sont plus propices à la flânerie qu'au raclage de repose-pieds.
Sauf dans certains cols, mais là vous
allez vous faire tourner autour par les locaux, à moins de vous
entraîner toute la semaine et de les attendre le dimanche matin :
C'est pas dur, dès que vous voyez une horde de Multistrada, de
GS1200 (sans les valises!) et de KTM Adventure, c'est eux, ne vous
contentez pas de les suivre, passez devant eux sinon c'est vous que
les Carabinieri vont choper en haut de la montée.
Bon, de toutes façons, avec la TDM, nous deux et nos bagages, on est loin de pouvoir jouer à ce petit jeu, et on ne répond même pas à la provocation, mais on fait gaffe quand même, pas la peine d'exploser le budget.
Bon, vous l'avez compris, j'aime bien
l'Italie, alors on continue.
Depuis Aoste, on suit la vallée, les
pressés prendront l'autoroute, et puis on passe à travers les
derniers contreforts des Alpes, avec au loin vers le sud la plaine du
Pô. On longe le lac d'Orta, puis pause au bord du lac de Mergozzo,
sixième de la liste.
Au bord de ce petit lac loin des routes
touristiques, je trouve un superbe hôtel au bord du lac, plage
privée, décor fin 19ème siècle, garage pour la moto... et prix
raisonnable !
Le village est à deux pas et il sent bon la
douceur de vivre, avec ses petites ruelles fraîches, son petit port
et les gosses qui jouent sur la place.
Ce sont des endroits comme ça
où on se dit qu'il ferait bon y poser ses valises le jour venu...
La route de la Dolce Vita :
Mais le jour n'est pas venu
(viendra-t-il ?), et la route nous emmène ensuite au lac
Majeur jusqu'à Lugano. Là on commence à voir des demeures
magnifiques, les lacs italiens sont depuis des siècles les lieux de
villégiature des nantis des grandes villes du Nord. Par contre,
difficile d'approcher l'eau, les plages sont réservées.
Le paysage est magnifique avec les
montagnes qui encerclent le lac, comme pour la plupart des lacs du
Nord de l'Italie. Dans ces régions assez fréquentées, il faut
quand même regarder AUSSI la route : La circulation est parfois
"Italienne", mais je trouve les autochtones à 4 roues
beaucoup moins agressifs que leurs homologues helvètes :
l'Italien donne parfois l'impression de faire n'importe quoi, mais en
général il est beaucoup plus attentif à ce qui se passe sur sa
trajectoire que les autres Européens.
Ceci dit, une fois qu'il a jugé qu'il
pouvait passer, il DOIT passer, on est dans un pays latin, ne
l'oublions pas. Donc, inutile de faire des appels de phare ou des
coups de klaxon (à chaque fois, j'ai reçu un salut hilare,
l'avertisseur étant destiné à dire bonjour à quelqu'un de sa
connaissance), on se pousse un peu et ça passe.
La route serpente le long du lac, et
puis on traverse les collines vers le lac de Lugano, repos à Ponte
Tresa, dans une petite pension de famille au décor incroyablement
kitsch, tenu par deux mamies incroyablement âgées mais
incroyablement gentilles.
Huitième lac au compteur, mais pas de
bain de minuit, les moustiques sont trop agressifs.
On est là :
(La suite dans un prochain article,
soyez patients !)
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